En 2019, nous avons accompagnés Dorine et Noémie en mini-séjour à Valladolid, en Espagne. Elles peuvent alors réaliser leur année en Erasmus dans les meilleures conditions. Noémie partage son expérience :
Noémie, étudiante en troisième année de Licence LLCE Espagnol à l’Université de Rouen Normandie :
« Pour ma 3e année d’études, j'ai décidé de partir en Erasmus en Espagne. Compte tenu de mon handicap, cela n'a pas été une décision facile à prendre car c’était compliqué à mettre en place. Handisup m'a été d'une grande aide pour la réalisation des différents dossiers mais aussi en organisant un mini-séjour sur place qui a été indispensable pour le repérage des différents lieux comme la Fac, le supermarché, le vétérinaire ; important aussi pour la recherche d'un logement et pour un premier contact avec les différents organismes d'aides comme l’association « ONCE » et le service social de l'Université de Valladolid. Je pense que sans ce mini-séjour je n'aurais jamais pu partir. Après un début très difficile où j'ai énormément douté et même voulu tout arrêter, j'ai réussi à passer au-dessus de mes inquiétudes et j’ai réussi à apprécier mon séjour grâce aux personnes du service social de l'Université qui ont été très présentes et qui ont fait de leur mieux pour m'intégrer. J'ai également souvent appelé ma famille et Handisup qui ont su me remonter le moral. Aujourd'hui, à la fin du premier semestre, je suis très heureuse de cette expérience et très satisfaite de ma vie en Espagne. »
Ces départs à l'étranger demandent beaucoup d'organisation. Bien que tout soit préparé en amont avec l'aide de Handisup, des inquiètudes persistent, notamment pour les parents.
Christine, la mère de Dorine, témoigne :
« Dorine est une étudiante de 20 ans et souffre d’une infirmité motrice cérébrale (IMC), l’obligeant à se déplacer en fauteuil roulant. Après son BAC, Dorine a fait 2 années d’Espagnol à l’Université de Rouen Normandie où la gestion de son quotidien a été assez difficile. J’ai donc été assez surprise lorsqu’elle m’a
annoncé qu’elle voulait faire sa 3e année en ERASMUS à Valladolid, en Espagne. J’étais assez inquiète car je ne savais pas comment gérer cette aventure.
Handisup nous a alors proposé de partir en mini-séjour de trois jours à Valladolid pour faire les recherches de logement et de professionnels de santé sur place. Nous avons visité plusieurs résidences pour Dorine grâce aux démarches en amont de Handisup. Dorine a aussi besoin d’une aide à domicile pour la gestion de son quotidien et lors de ce voyage, nous avons rencontré une association qui accompagne désormais Dorine depuis qu’elle est en Espagne. Lors de ce séjour nous avons testé les transports en commun de la ville notamment pour repérer ses trajets quotidiens de l’Université à son logement mais aussi pour aller en ville… C’est ainsi que nous avons pu repartir d’Espagne avec toutes les informations dont nous avions besoin. Pour toutes ces raisons je tiens à remercier Handisup, car je pense que sans ce séjour préparatoire Dorine n’aurait pas pu partir. À la suite de cette expérience, j’aimerais dire aux étudiants qu’il ne faut pas hésiter à partir, ce n’est que du bonheur ! »
Florence étudiante en L3 STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) effectue son année en ERASMUS à l’Université de Las Palmas de Gran Canaria aux îles Canaries. Elle témoigne :
« L’université est à Tafira. Si vous vivez à Las Palmas comme 90% des personnes la meilleure solution pour y aller est le bus, qui est accessible en fauteuil. Il est également possible de prendre un taxi qui n’est vraiment pas cher et certains sont adaptés pour les personnes en fauteuil roulant. Je n’ai pas réussi à avoir le contact d’un service handicap, mais l’université est relativement petite, et on est vite connu. Il est facile d’aller voir la scolarité et d’en parler. Pour le logement, il est préférable de chercher dans le privé, les résidences universitaires étant là-bas très chères !
La vie sur l’île est vraiment agréable. la météo est idéale avec une moyenne sur l’année de 25 degrés et les gens sont très accueillants. Mais le vrai point fort de l’Espagne est pour les personnes allergiques ou intolérantes, tout particulièrement pour les cœliaques (gluten). C’est une maladie plus répandue là-bas donc que tout le monde connait. Il y a beaucoup de dispositions mises en place. Par exemple, il existe au McDonald’s des hamburgers sans gluten. Il y a également des restaurants pour cœliaque situés au bord de l’océan ce qui permet de manger l’esprit tranquille avec une magnifique vue !
Pour l’accessibilité, la balade du bord de mer est possible en fauteuil roulant et le centre-ville l’est aussi généralement. Petit point important, les ordonnances françaises sont valables en Espagne sauf en ce qui concerne les médicaments jouant sur le cerveau (par exemple contre l’épilepsie). Il faut donc se rendre aux urgences de l’hôpital pour avoir une ordonnance valable. C’est une île que je vous conseille vivement pour le confort de vie, une météo agréable toute l’année et pour une ville très vivante !"
Guillaume, étudiant en double cursus à l'Université de Rouen en 2ème année de Licence de Droit et en 2ème année de Licence de Sociologie, a décidé d'étudier la sociologie à Madrid grâce au programme d'échange ERASMUS à l'Universidad Complutense de Madrid, au second semestre.
Retrouvez ses aventures sur son blog : http://hola-madrid.blogspot.com.es/
3 étudiants de Handisup sont partis en séjour à Madrid rencontrer trois services handicap d'universités espagnoles : l'Université Carlos III (Campus de Getafe C/Madrid), l'Université Complutense et l'Université Autonome de Madrid.
Chaque université a l'obligation de créer un service d'accueil des étudiants handicapés en Espagne comme en France. Une loi sur l'accessibilité fixe également des obligations de mise aux normes. Les difficultés et solutions mises en œuvre sont proches de celles rencontrées en France en matière d'études supérieures (aménagement des examens, preneurs de notes, aides aux déplacements).
S'agissant de l'emploi, il existe une obligation d'emploi des personnes handicapées de 5% dans l'administration publique et 3% dans les entreprises de plus de 50 salariés, mais sans vérification jusqu'à ces dernières années. Les contraintes financières ne sont pas assez dissuasives.
En matière d'accessibilité, Madrid et les trois universités ont effectué un réel travail de mise en conformité. Le métro et le bus de Madrid sont accessibles. La ONCE (Association caritative dont les ressources proviennent d'une tombola) contribue à améliorer l'accessibilité des non et malvoyants.
Braille, éclairage, chaussées contrastées, signalétiques adaptées : un exemple à suivre !
Comme déjà constaté en Angleterre, Irlande et Belgique, en Espagne il n'existe pas d'association de type HANDISUP. Les étudiants handicapés sont laissés seuls dans leurs choix d'études et de métiers. Ils doivent découvrir l'entreprise sans accompagnement adapté.
Les services handicap des universités que nous avons rencontrés souhaitent travailler avec HANDISUP pour faciliter la mobilité des étudiants espagnols et français.